ChronoMath, une chronologie des MATHÉMATIQUES
à l'usage des professeurs de mathématiques, des étudiants et des élèves des lycées & collèges
VOISIN Claire, française, 1962- |
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Éléments biographiques : réf. 1 à 4. Portrait
: LePoint.fr (réf.5 ou clic sur photo).
Diplômée de l'École normale supérieure de Sèvres, agrégée de mathématiques (1983) Claire Voisin poursuivit ses études de mathématiques à l'université d'Orsay (Paris-sud) soutint (1986) sa thèse de doctorat, dirigée par Arnaud Beauville, portant sur la géométrie algébrique complexe, intitulée Théorème de Torelli pour les hypersurfaces cubiques de dimension 4.
i Arnaud Beauville : mathématicien français (1947-), professeur émérite à l'université de Nice (Sofia-Antipolis). Spécialiste en géométrie algébrique, Arnaud Beauville obtint son doctorat à l'université Paris-Diderot en 1977) et enseigna de nombreuses années à Orsay (université Paris XI). Il fit partie des derniers participants du groupe Bourbaki.
Claire Voisin entre alors au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), décroche sa première médaille (bronze, 1988) décernée par cette haute institution et obtient son habilitation à y diriger des recherches l'année suivante. Claire voisin est l'épouse du mathématicien Jean-Michel Coron.
Le cours Peccot du collège de France, intitulé Variations de structure de Hodge et cycles algébriques, lui est attribué en 1992. Directrice de recherches au CNRS, elle rejoint l'Institut de mathématiques de Paris-Jussieu (rattaché à l'UPMC, université Pierre & Marie) en 1995. Détachée à l'IHES de 2007 à 2009, elle fut aussi professeur à l'École Polytechnique de 2012 à 2014. Médaille d'or du CNRS en 2016, la chaire de Géométrie algébrique du Collège de France lui est attribuée cette année là. Elle quittera ce poste en 2020. Elle est lauréate du prix Crafoord 2024, pour "ses contributions exceptionnelles à la géométrie complexe et algébrique, notamment la théorie de Hodge, les cycles algébriques et la géométrie hyperkähler". Claire voisin est la première femme mathématicienne honorée par ce prix.
i Jean-Michel Coron (1956-) : polytechnicien, ingénieur des Mines, professeur à l'université Pierre et Marie Curie (UPMC), également membre de l'Académie des sciences, ses travaux portent sur la physique mathématique : équations d'ondes, systèmes dynamiques, théorie du contrôle. Jean-Michel Coron est récipiendaire du prix Fermat 1993 et du prix Maxwell 2015 pour ses avancées en calcul des variations & équations aux dérivées partielles
Les recherches de Claire voisin, d'une haute complexité, portent en géométrie algébrique complexe sur la théorie de Hodge. Laissons l'Académie des sciences exposer la teneur de ses recherches, laquelle apparaît cependant difficilement déchiffrable et sans doute écrite à l'intention de mathématiciens hautement qualifiés... :
Communiqué de l'Académie des sciences à l'occasion de l'élection de Claire voisin en novembre 2010 :
Le domaine de recherche de Claire Voisin se situe entre la géométrie algébrique et la géométrie complexe kählérienne. À l'exception de son travail sur les syzygies des courbes canoniques (conjecture de Green), qui relève de la géométrie projective et de l'algèbre commutative, l'essentiel de ses travaux porte sur la topologie, la théorie de Hodge, ou les groupes de Chow des variétés projectives complexes ou kählériennes compactes.
Claire Voisin a montré, entre autres, que les types d'homotopie des variétés projectives complexes étaient plus restreints que ceux des variétés kählériennes compactes. Ce travail l'a amenée à développer la notion de structure de Hodge sur une algèbre de cohomologie et elle a mis en évidence de nouvelles restrictions topologiques sur les variétés kählériennes.
Claire Voisin a également travaillé sur la relation entre structures de Hodge et groupes de Chow des variétés projectives, qui est un aspect de la théorie des motifs développé autour de la conjecture de Hodge (généralisée par Grothendieck en termes de niveau de la cohomologie) et de la conjecture de Bloch et Beilinson. Une partie de ses travaux dans ce domaine repose sur l'étude des variations infinitésimales de structures de Hodge, telle qu'initiée par Griffiths.
➔ On pourra consulter la page du CNRS/SMF (» réf.3) relative aux conférenciers du congrès international des mathématiciens, qui se tenait à Hyderabad en 2010, contenant diverses biographies dont celle de Claire Voisin (et de son mari J.-M. Coron) avec un résumé plus accessible de ses travaux.
i Erich Kähler : mathématicien allemand (1906-2000), natif de Leipzig, il y fit ses études et y obtint son doctorat. Il professa à Leipzig, Berlin et Hambourg. Ses travaux portèrent sur la géométrie différentielle et algébrique. Variétés kählériennes : on pourra consulter les liens sur la page consacrée à William Hodge.
Membre de diverses académies scientifiques à travers le monde, Claire Voisin a reçu de nombreuses distinctions en récompense de ses travaux dont :
Le prix Servant 1996;
Le prix Sophie Germain 2003;
La médaille d'argent du CNRS 2006 (» réf.6);
Le prix Satter 2007 de l'AMS (American Mathematical Society) "encourageant la recherche féminine dans les sciences";
Le Clay Research Award 2008 du Clay Mathematics Institute pour la réfutation de la conjecture de Kodaira relative aux variétés kählériennes.
La médaille d'or 2016 du CNRS pour ses contributions majeures en géométrie algébrique complexe (» réf.14, CNRS).
» Lefschetz , Deligne , Weil , Zariski , Hodge , Kodaira , Serre , Scholze
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