![]() |
»
Éléments biographiques et portrait :
The MacTutor History of Mathematics, avec l'aimable
autorisation des auteurs J.J. O'Connor & E. F. Robertson
professeurs à
l'université de St Andrews.
Après des études de chimie à l'université Brown de Providence (État de Rhode Island, USA), Tukey entame la préparation d'un doctorat de chimie à Princeton (1937) tout en s'intéressant aux mathématiques. N'obtenant pas le poste d'assistant qu'il convoitait, il délaisse finalement la chimie et soutiendra finalement, deux ans plus tard, une thèse en mathématiques portant sur la topologie : On denumerability in topology.
Enseignant à Princeton, Tukey conservera un poste de recherche en balistique dans le cadre de la contribution à l'effort de guerre. C'est pendant cette période de la seconde guerre mondiale, qu'il rencontrera les mathématiciens qui influenceront sa carrière vers la statistique et le calcul des probabilités. En 1945, il entre chez AT&T (American Telephone and Telegraph, laboratoires Bell de télécommunications) dont une des spécialités étaient le calcul balistique.
i Bell Alexander Graham (1874-1922), physicien américain d'origine écossaise, à qui l'on attribue généralement l'invention du téléphone (1876), paternité contestée depuis quelques années et dont l'américain d'origine italienne, Antonio Meucci (1808-1896) serait le véritable inventeur une vingtaine d'années plus tôt. Bell créa sa société AT&T en 1885. Les ingénieurs des laboratoires Bell inventèrent le premier ordinateur binaire en 1937, le transistor en 1947, le langage C et le système UNIX en 1970.
Petite chronologie de l'informatique : »
Dans les années 1950, Tukey se penche sur le formidable outil pour les mathématiques et la statistique qu'apporte l'ordinateur et que sera l'informatique. On lui doit (1949) l'acronyme bit pour désigner le BInary digiT (unité élémentaire d'information pouvant ne prendre que deux valeurs 0 ou 1) évoqué cependant bien auparavant (1938) par le mathématicien et théoricien de la communication Claude Shannon, également ingénieur chez AT&T dans les années 1940, dans sa thèse Analyse symbolique des relais et des commutateurs.
Numération binaire : »
Tukey serait aussi à l'origine (source : http://www.answers.com/topic/john-tukey) du mot software, forgé (1947) sur et par opposition à hardware = quincaillerie (la machine), pour désigner ce que nous appelons logiciel en français (1972, logic = logique, iel = fin du mot matériel = ware). Bizarrement, le terme hardware fut conservé en France et accepté officiellement en 1974. Quant à ordinateur : clic-me.
Tukey conserva ses activités de recherche chez AT&T à Princeton jusqu'à sa retraite : statistique, méthodes d'analyse des données, développement des ordinateurs et de leurs structures algorithmiques. En 1965, il est à la tête du Département de statistiques de la célèbre université. Les États-Unis surveillent alors le développement de l'armement nucléaire de l'URSS.
Afin de localiser les explosions d'essais nucléaires soviétiques (par l'étude du spectre du signal engendré par les vibrations telluriques des explosions), Richard L. Garwin du bureau de recherche des armées US, travaillant chez IBM Watson Research, demande à Tukey une méthode de calcul rapide de la transformée de Fourier discrète afin d'utiliser efficacement l'outil informatique dans ses recherches.
Avec son compatriote James W. Cooley, Tukey présente son algorithme, An Algorithm for the Machine Calculation of Complex Fourier Series, appelé FFT (Fast Fourier Transform = Transformée de Fourier rapide) dont l'importance est aujourd'hui grande en théorie du signal.
L'algorithme FFT (Source : Stanford University) : » Transformée de Fourier discrète : »
➔ Pour en savoir plus :
Histoire de l'informatique, Jean-Yvon Birrien
- Presses Universitaires de France -
Que sais-je? n°2510 - 1992
Méthodes numériques, ch. 3 (TFD) et 4 (FFT), Nicolas Bakhvalov, Éd. Mir -Moscou, 1976
Transformée de Fourier rapide,
pages de Jean Debord et Don Cross
:
http://www.unilim.fr/pages_perso/jean.debord/math/fourier/fft.htm