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Tout d'abord il s'agit de préciser ce que
l'en entend par science : l'inévitable Petit Larousse
Illustré la définit ainsi :
« du latin scire = savoir. Ensemble organisé de connaissances relatives
à certaines catégories de faits ou de
phénomènes ».
Dans ces conditions, l'affaire est entendue, l'informatique n'est pas une science !
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Le terme
informatique,
dû à Philippe Dreyfus, ingénieur chez Bull, date de 1962. L'appellation fut très appréciée par l'Académie française
qui l'admit officiellement en 1967 pour signifier science du traitement
de l'information : tikôs en grec, signifie qui se rattache à,
qui est propre à, et tekhnê signifie étude, science. La
mathématique, quant à
elle, au sens des grecs anciens, est la discipline qui s'apprend (du grec manthanein =
apprendre) : entendons-là, la discipline que chacun "devrait" apprendre...
Avec Claude Bernard,
nous pouvons définir la science comme une discipline ayant pour but l'explication
d'une catégorie de phénomènes susceptibles de se répéter
à l'identique. La science se fonde sur l'observation puis l'expérience,
laquelle est une observation provoquée.
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Avec cette acception, on peut affirmer :
qu'il n'y a pas de science du fait isolé, non répétitif : en ce sens l'histoire n'est pas une science;
que la science recherche des lois (rapports nécessaires et constants entre les phénomènes, élabore des modèles (atome de Bohr, l'Univers selon Albert Einstein) :
- La physique, la chimie,
la biologie sont principalement des sciences expérimentales.
- L'astronomie est une
science de l'observation ainsi
que la psychologie, la sociologie.
Si la science est ainsi entendue, la mathématique n'en est pas une : même si, dans certaines branches, elle se base sur l'observation (par exemple, les axiomes de la géométrie euclidienne) elle ne prétend pas en déduire une explication des phénomènes observés. La mathématique s'échappe du réel, elle peut bâtir des univers abstraits, et à priori absurdes, comme la géométrie de Lobatchevski. La mathématique crée des théories reposant on non sur la réalité et, plus récemment, recherche des modèles de ses théories.
Afin de récupérer les
mathématiques comme une science, on peut admettre qu'une telle
notion peut ne pas être directement orientée vers des
fins pratiques, c'est pourquoi l'on emploie souvent les expressions
science
pure ou
science
fondamentale par opposition aux
sciences appliquées qui ne sont autres que des
techniques reposant sur une
science.
Ceci dit, une certitude, malgré les attaques médiatico-politiques d'un ancien ministre de l'Éducation Nationale, il n'y a pas de science sans mathématiques. Les mathématiques sont l'outil et, dans une large mesure, le langage des sciences de l'école (d = v × t) à l'université (E = mc2). Et c'est dans cet esprit qu'elles devraient être enseignées depuis l'abandon de l'enseignement des mathématiques dites « modernes » introduit au tout début des années 1970. Il n'en est hélas rien !
Une technique peut se définir comme un ordre
d'activités tendant à des fins pratiques : il s'agit
non plus de décrire et connaître note univers mais plutôt de le
modifier. Pour ce faire, une technique ne procède pas
nécessairement de la science : l'homme a travaillé les
métaux, fabriqué des alliages ou obtenu du vin en
dehors de toute connaissance de chimie et encore aujourd'hui, nombre
de techniques reposent sur une part d'empirisme et peuvent être le fruit
d'approximations successives.
Cependant,
ne serait-ce que par désir d'efficacité et d'économie (rentabilité), les techniques
élaborées sont fondées sur les sciences. Ainsi une
technique est aussi un savoir, un objet d'étude, une discipline. Et pour
désigner cet aspect non empirique d'une technique, on parle de
technologie.
Mais qu'en est-il de
l'informatique ? Elle est sans nul doute un
ensemble organisé de connaissances. Elle ne procède
cependant pas de l'observation des phénomènes, ni de
l'expérience : ne pas confondre expérience et tests (ou
essais) tendant à prouver qu'un programme informatique n'est
pas faux. Elle ne formule pas de lois et ne propose aucun
modèle du monde extérieur.
Ainsi, l'informatique est plutôt une technique, un ordre
d'activités tendant à des fins pratiques : traitement
logique et automatique de l'information faisant appel à la
logique mathématique. Par là, c'est aussi un savoir, un
objet d'étude, une technologie au service des sciences et des
techniques de toute nature, une science au sens large : qualifions la
alors, pour conclure, de
science
appliquée.
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