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Afin de s'assurer de la dérivabilité de la fonction z → ez pour z complexe, le plus simple est de faire comme Euler en posant :
Le nombre complexe exp(z) est alors bien défini pour tout z de C car la règle de d'Alembert pour les séries entières nous assure que la série ci-dessus est absolument convergente.
Soit K⊂C un disque de rayon r, on alors | zn/n! | ≤ rn/n! ce qui prouve la convergence normale de notre série sur tout disque de C. Un résultat de Weierstrass exprime que la convergence normale entraîne la convergence uniforme car C est complet et le même Weierstrass nous indique que les zn/n! étant continues, il en est de même de la somme de la série : notre fonction z → exp(z) est continue en tout point de C.
➔ Tout comme pour l'exponentielle dans le cas réel, on démontrerait très facilement que :
exp(z + z') = exp(z) x exp(z') (1)
Maintenant nous aimerions que z → exp(z) soit dérivable : dans C, on parle de fonction holomorphe. Pour cela, on peut dériver notre série terme à terme car les conditions sont remplies, ce qui montre que z → exp(z) est dérivable et identique à sa dérivée sur C tout entier. On peut aussi très simplement remarquer avec J. Lelong-Ferrand et J.M. Arnaudiès que l'on peut s'écrire :
La fonction φ est manifestement continue (même raison que pour exp). Sa limite en 0 est donc φ(0) = 1/2 et on a alors le résultat :
Le nombre dérivée en z de la fonction exp est la limite pour h tendant vers 0 dans C du taux (exp(z + h) - exp(z))/h. Avec l'aide de la formule (1) La mise en facteur de exp(z) conduit immédiatement au résultat espéré :
[exp(z) ]' = exp(z) (2)
Si z est un réel x, notre fonction coïncide avec la fonction exponentielle x → ex . Si z est imaginaire pur, z = it, on constate que la partie réelle est le développement en série de cos t et la partie imaginaire est le développement de sin t : exp(it) = cos t + i.sin t, on retrouve donc la formule d'Euler eit = cos t + i.sin t.
Arrêtons là le suspense :
Notre fonction exp qui coïncide sur R avec la fonction exponentielle x → ex est encore notée ez dans C : c'est la fonction exponentielle complexe. Il s'agit ainsi d'une fonction holomorphe sur C tout entier (fonction analytique).
Le logarithme complexe : |
Cette introduction au logarithme complexe est proposé en exercice :
a) En posant z = r(cost +
i.sint) où r est le module de z et t un argument, montrer que la fonction z →ez
est périodique de période 2iπ.
b) On assimile tout complexe z
= x + iy à un couple (x,y) de R
x R.
Prouver que la restriction f de l'exponentielle complexe à U =
R
x ]-π,π] est une
bijection de U sur C \ R-.
c) Exprimer la fonction réciproque de f.
Rép : f -1(z) = ln |z| + i.Arg z, avec Arg z = argument principal de z.
d) On note désormais
Log la fonction f-1 : on a donc Log ez = z.
Retrouver
que Log z est holomorphe (dérivable) sur C
\ R-
z →
Log z =
ln |z| + i.Arg z est appelé logarithme népérien
principal de z.
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Si on n'y prend pas garde, cette fonction pose de sérieux
problèmes de continuité...
Racine carrée complexe, Logarithme complexe et surfaces de Riemann : » Intégrale complexe : »
➔ Pour en savoir plus :
Calcul différentiel complexe, par Daniel Leborgne - Que sais-je n°2560, Presses Universitaires de France.