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On se propose de calculer l'intégrale généralisée ci-dessous, dite de Dirichlet, au moyen du théorème des résidus :
La fonction f : x→sin(x)/x, prolongée en 0 par f(0) = 1, est étudiée sur cette page. Grâce à ce prolongement, elle est continue et dérivable sur R. En voici une représentation graphique pour x ≥ 0 :
La courbe est du type oscillatoire amorti : lorsque x tend vers l'infini, f(x) tend vers 0 en oscillant autour de l'axe des abscisses. On remarque que la première demi-arche a pour hauteur 1, sa base mesurant π/2 (valeur qui annule le sinus). La courbe étant concave sur [0,π/2], l'aire de cette demi arche est strictement supérieure à π/2.
On remarque également que chaque arche "sous" l'axe des abscisses est partiellement compensée par celle qui lui succède. On en déduit que si l'intégrale cherchée est convergente, elle peut être inférieure à π/2. Nous allons montrer que J est en fait égale à π/2.
On
passe dans le champ complexe en considérant la fonction g : x→eiz/z
que nous allons intégrer sur un contour évitant la
singularité en z = 0 :
On considère la demi-couronne circulaire (Γ) ci-contre, réunion de [AB], l'arc (a1), [CD] et l'arc (a2). Le rayon OA mesure R > 0, le rayon OB mesure r > 0. Sur ce contour ne contenant pas 0, la fonction g est holomorphe et selon le théorème de Cauchy, son intégrale est nulle :
En posant z = x + iy, on a :
Considérons les deux intégrales sur [AB] et[CD] en changeant x en -x dans la première :
Donc :
Lorsque r tend vers 0 et R vers + ∞ :
Le membre de droite tend vers 2i × J.
Dans le membre de gauche :
- la fonction z
→eiz/z
est holomorphe sauf en z = 0 qui est un pôle simple. L'intégrale le long de (a1) est calculée
sur un demi-cercle (donc un arc d'ouverture π) parcouru dans le sens négatif.
En vertu des théorème 2 et 3 de
la page relative au théorème des résidus,
cette intégrale vaut donc r-1 × iπ
où r-1 désigne le résidu de z
→eiz/z
au point z = 0. Or eiz = 1 + iz - z2/2! -iz3/3!
+ ... Le développement de Laurent de z
→eiz/z
est donc eiz/z = 1/z + i - z/2 - iz2/6 + ... : r-1=
1 (coefficient de z-1 = 1/z).
- L'intégrale le long de (a2) tend vers 0 en
vertu du théorème 3.2 de la page
relative à l'intégrale d'une fonction complexe.
Finalement 2i × J = iπ, soit :