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On se propose ici d'explorer très modestement l'équation, dite de Catalan, d'inconnues entières x, y, n et p non nulles (équation diophantienne) :
xn - yp = 1
dont la recherche de toutes les solutions fut un problème ouvert jusqu'en 2002.
31 - 21 = 1 et, plus généralement, (x + 1)1 - x1 = 1 pour tout x : le cas n = p = 1 est évidemment trivial.
22 - 31 = 1, ainsi le quadruplet (x,y,n,p) = (2,2,3,1) est une solution. Ce cas est plus intéressant car en cherchant (bien) on n'en trouve pas d'autre de cette forme, c'est à dire :
Preuve :
Pour tout n, le reste de la division de 2n par 3 est 0, 1 ou 2;
Ce ne peut être 0;
C'est donc 1 ou 2;
» Vérifier que les puissances de 2 donnant
le reste 1 dans la division par 3 sont les puissances paires,
les puissances impaires
donnant 2.
Ainsi n est pair et s'écrit donc sous la forme 2m. L'équation se ramène donc à :
On en déduit par raisonnements successifs analogues que n est une puissance de 2 : n = 2k.
k = ... : il est clair que 2n - 1 contiendra désormais 15 en facteur, donc 5, ce qui ne peut fournir une puissance de 3.
Conjecture de Catalan : |
32 - 23 = 1 fournit une solution non triviale de l'équation générale. Est-ce la seule ? C'est la conjecture de Catalan. Quoi qu'il en soit, on peut montrer que c'est la seule de cette forme, c'est à dire :
Preuve :
Pour tout n, le reste de la division de 2n par 3 est 0, 1 ou 2. Comme vu précédemment, si n est pair alors 2n ≡ 1 [3] (congruence modulo 3). Donc 3p ≡ 2 [3]. Ce qui n'est pas possible. Il est donc nécessaire que n soit impair. Posons n = 2m + 1. Auquel cas :
Une étude simple des puissances de 3 montre que si p est impair, alors 3p ≡ 3 [4]. Nous aurions alors :
Ce qui est absurde. Par suite, si solution il y a, p est pair. Posons p = 2k. nous avons :
Il suit que 3k - 1 est aussi une puissance de 2 et, tout comme précédemment, on en déduit que p est une puissance de 2, soit p = 2u
u = ... : il est clair que 3p - 1 contiendra désormais 5 en facteur, ce qui ne peut fournir une puissance de 2.